Le pays de la jeune Loire et ses rivières >> Télécharger le document ---------------- Département de montagne essentiellement rural, un actif sur sept est agriculteur en Haute-Loire. Agriculture peu intensive en raison de l’altitude et du climat (sur les 260 communes du département, 249 classées en totalité en zone montagne). Une vocation herbagère affirmée, peu adapté aux grandes cultures : surface moyenne des exploitations (39 hectares) moyenne nationale (42,65 ha ). La vocation fourragère du département confirme la primauté de l’élevage. Avec 36% de la production agricole totale, le lait de vache est le secteur prédominant et une démarche « Lait de Montagne » est à l’étude. Industrie et artisanat département industriel : 7 834 entreprises répertoriées en 2010 activité dynamique et diversifiée dans les secteurs du bâtiment et des travaux publics, des industries mécaniques, textiles, plastiques (secteur en expansion) et du bois. Longtemps entravée en Haute-Loire par un certain nombre de faiblesses structurelles, l’industrie fait une reconversion réussie grâce, en particulier, à la création de petites industries hautement spécialisées dans le domaine de la mécanique de précision notamment. Cela permet de maintenir un bon tissu industriel, le niveau d’emploi dans le secteur secondaire est proportionnellement plus élevé qu’en France et dans le reste de l’Auvergne. L’artisanat représente également une place importante. Taux de chômage Haute-Loire 7,8 % fin août 2012, Région Auvergne 8,6 % Situation Géographique La HAUTE-LOIRE est formée essentiellement de l’ancien Velay et, au sud, de la Basse Auvergne, mais déborde également sur les limites du Vivarais, du Forez, et du Gévaudan. Elle se situe dans la partie orientale du Massif Central, entre les Monts de la Margeride et la bordure du Vivarais, L’absence de véritables dépressions ainsi que l’aspect général du plateau en font un des premiers départements français pour l’altitude moyenne. A peine 5% de la surface totale est située à moins de 600 m. Les points les plus bas ne descendent pas au-dessous de 400 m. 6% de la surface totale se situe à plus de 1 200 m. Les hauts sommets sont rares. La majeure partie du territoire atteint une altitude supérieure à 800 m. Ce plateau montagneux est coupé par deux zones de dépression : les vallées de la Loire et de l’Allier où se succèdent des bassins d’effondrements accueillant des plaines alluviales, des gorges percées dans les roches cristallines. La composition géologique est assez variée. Les terrains primaires cristallins dominent sur près des 3/4 du département. Ils sont recouverts, en plusieurs endroits, par des formations volcaniques tertiaires ou quaternaires ou par des sédiments disparaissant sous des alluvions. deux grands types de paysages : des hautes terres cristallines sur la moitié nord et dans le sud-ouest du département, des massifs volcaniques dans le sud et à la bordure sud-est (massif du Mézenc-Meygal). Un Caractère Très Typé Regroupant, autour de la région du Velay des territoires du Languedoc et de l’Auvergne, ce département a acquis, au cours des deux siècles de son existence, un caractère très typé. Certes, le rayonnement du Puy-en-Velay, capitale historique du Velay, n’empêche pas Brioude d’être orientée vers Clermont-Ferrand, plus proche et plus facilement accessible, la région d’Yssingeaux d’être tournée vers Saint-Etienne. Mais la Haute-Loire s’est forgée une unité, qu’elle doit à ses paysages et surtout à ses hommes, à leur terre, haute et rude, aux valeurs d’antan et à leur département. Une terre de paradoxes… La Haute-Loire est terre de paradoxes. Les surfaces agricoles ou boisées occupent 90% du territoire, mais la population active dans l’industrie est supérieure à la moyenne nationale.. Pays de tradition catholique grâce au Puy-en-Velay, terre de pèlerinage, la Haute-Loire abrite une communauté protestante à la foi historique, au Chambon-sur-Lignon. Département très agricole, elle dispose un remarquable tissu d’entreprises dynamiques et innovantes. Les gorges de la Loire et de l’Allier, le plateau balayé par la burle, les vertes pâtures des villages éparpillés dans les vastes étendues ondulées et bleuâtres donnent de la Haute-Loire une image rurale du département. Le legs du passé est aujourd’hui valorisé ; la Haute-Loire voit son enclavement historique s’estomper ; son tissu industriel connaît une conversion prometteuse ; enfin elle joue la carte du développement sur l’un des grands axes reliant l’Espagne et l’Europe du Nord. Les Nouvelles Perspectives Economiques D’un accès naturellement difficile, la HAUTE-LOIRE a longtemps subi les inconvénients qui en découlent : une économie en retard, un monde rural pauvre et isolé. Mais la modernisation de son réseau routier lui permet aujourd’hui de jouer un rôle de liaison équitable à la croisée de trois régions. 1. Les nouvelles voies de communication La Haute-Loire s’intègre au réseau national des voies de communication grâce au train, avec la proximité de la ligne SAINT-ETIENNE/LYON donnant accès au TGV. Par route, la RN 88 relie le PUY-EN-VELAY à la région lyonnaise (2 H 00 ) alors que la RN 102 rapproche le PUY-EN-VELAY de CLERMONT-FERRAND (1 H 30) ; par avion, deux vols quotidiens (excepté au mois d’août) assurent la jonction avec la capitale parisienne. La RN 88 est l’axe prioritaire d’ouverture de la Haute-Loire vers la vallée du Rhône. Traversant le nord-est du département et plus particulièrement le pays yssingelais, qui accueille un tissu de PME traditionnellement tournées vers Saint-Étienne, elle assure la liaison entre LYON et TOULOUSE, en passant par LE PUY-EN-VELAY, MENDE, RODEZ et ALBI. La valorisation de la RN 88 par sa mise à quatre voies, est un atout de premier ordre pour le bassin d’emploi du PUY-EN-VELAY. Étape essentielle de l’aménagement et du développement du PUY-EN-VELAY, le contournement de l’agglomération en cours offre à la ville la perspective de devenir un maillon essentiel de l’axe européen LYON-TOULOUSE. A l’extrémité nord-ouest de la Haute-Loire la RN 102, qui frôle le bassin industriel de BRIOUDE sur une vingtaine de kilomètres, constitue le grand axe régional par son accès à l’A 75. 2. Un potentiel à mettre en valeur : le tourisme culturel et sportif Avec ses splendides paysages et son patrimoine culturel riche et varié, la Haute-Loire dispose d’atouts touristiques importants qui commencent à être mis en valeur. À l’évidence un tourisme original et de qualité se développe, d’année en année, et tend à devenir, dans le cadre européen, une véritable branche économique nouvelle pour la Haute-Loire. Le patrimoine culturel La ville du PUY-EN-VELAY constitue sans doute l’attraction majeure du département. Le site de la cathédrale et celui de l’Hôtel-Dieu attenant, d’une exceptionnelle beauté, ont été inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO. Point de départ du chemin de pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle, la ville possède une série de sanctuaires à l’architecture romane originale. La vieille ville ainsi que la cathédrale font l’objet d’un important effort de restauration. Accueillant 800 000 visiteurs par an, LE PUY-EN-VELAY constitue également une excellente base pour la découverte de tout le patrimoine historique de la HAUTE-LOIRE, que ce soit le donjon du château de POLIGNAC (XIème siècle – 32 m) ou de CHAVANIAC-LAFAYETTE ou les abbayes de LA CHAISE-DIEU ou de LAVAUDIEU nichée dans le vallon de la Senouire. Une triple vocation sportive A la richesse culturelle résonne en écho une richesse sportive naturelle. Dans la beauté des paysages se trouve de vastes possibilités pour trois types de loisirs : les sports nautiques et la pêche, la randonnée au sens large, les sports d’hiver. La Loire et l’Allier accueillent déjà bon nombre d’amateurs d’eaux vives, que ce soient les disciplines classiques comme le canoë-kayak ou les dernières innovations des sports d’eau, le rafting ou l’hydrospeed. Ceci impose une réglementation, notamment pour protéger les saumons et leurs lieux de frai qu’on trouve dans ces rivières restées sauvages dans le département. Randonnée pédestre et équestre ainsi que cyclotourisme constituent un deuxième centre d’intérêt. La Haute-Loire dispose d’un réseau remarquable de sentiers de grande et petite randonnée, avec une structure d’accueil - gîtes d’étapes, chambres d’hôtes - qui s’étoffe chaque année. Plusieurs centres de promenades équestres ainsi que des routes calmes et en bon état pour les cyclistes en constituent l’infrastructure. Enfin, les sports d’hiver, spécialement le ski de fond, se développent, notamment dans la zone nordique du Mézenc. 3. Un tissu industriel dynamique et bien implanté Avec ses diverses entreprises, la HAUTE-LOIRE dispose d’une base industrielle diversifiée et dynamique. Pourtant, les conditions n’étaient pas des plus favorables... Les faiblesses structurelles L’implantation industrielle de la Haute-Loire a été entravée pendant longtemps par plusieurs facteurs : une formation insuffisante du personnel, des modes de gestion obsolètes, un caractère de sous-traitance dominant, une faible capacité d’investissement, du fait de l’insuffisance des fonds propres, enfin, l’enclavement du département. A ces maux, s’ajoutaient deux autres facteurs : la crise de certains secteurs traditionnels et une mauvaise répartition géographique. En effet l’industrie de la Haute-Loire est concentrée dans trois zones : dans la région d’YSSINGEAUX, à l’est du département, qui subit l’attraction de SAINT-ETIENNE ; à BRIOUDE, dans le nord-ouest, plus tourné vers CLERMONT-FERRAND et au PUY-EN-VELAY, dont le rayonnement sur les deux autres pôles demeure faible. Une reconversion réussie Depuis 1986, le Brivadois s’est heureusement reconverti avec la création d’un bon nombre de petites industries hautement spécialisées, notamment dans le domaine de la mécanique de précision. La réussite de l’implantation est due, outre les attraits du bon rattachement routier à CLERMONT-FERRAND, aux efforts déployés par les pouvoirs publics, les collectivités locales et les organismes professionnels pour faciliter l’accueil de nouvelles entreprises. La formule des "usines relais", mettant à la disposition de l’entrepreneur des bâtiments avec toutes les facilités d’infrastructure, a été employée ici avec succès. Tout autant, dans l’Yssingelais une adaptation réussie porte ses fruits. La région, où se trouvent presque deux tiers des industries du département, a depuis toujours fait preuve d’un dynamisme particulier. C’est à SAINTE-SIGOLENE qu’on en trouve la plus étonnante manifestation avec l’extrusion du polyéthylène : Groupes BARBIER, AUTOBAR, GOUDARD plastiques, GUERIN plastiques et SIGOPLAST. Depuis toujours, le textile était la production dominante de cette petite ville au nord-est du département. Tenant compte de la perte de vitesse du secteur, un groupe d’entrepreneurs s’est orienté vers la production de plastique. Aujourd’hui, SAINTE-SIGOLENE fabrique 30% de la production nationale de polyéthylène extrudé. Une industrie diversifiée Longtemps le secteur dominant et présent dans l’image populaire grâce à la dentelle du PUY-EN-VELAY, le textile se stabilise après une contraction sensible. La mécanique est par le nombre d’emplois qu’il génère (quelques 4 000 salariés) le principal secteur industriel de la Haute-Loire. Très diversifié et un des plus touchés par la crise, il demeure cependant d’une importance primordiale pour le département, du fait même de sa diversité. La plasturgie, l’agro-alimentaire, avec notamment les salaisons et la conserverie, et l’électronique, même s’ils sont moins importants en termes d’emplois, démontrent une activité intéressante. Bien que vulnérables pendant les premières années de leur existence, ce sont les petites unités industrielles qui sont les plus créatrices d’emplois. Leur dynamisme s’explique par un esprit d’entreprise indiscutablement favorable au risque et à l’innovation, par le goût du travail et le sérieux des ouvriers ainsi que par la politique d’accueil menée par les pouvoirs publics. Le Legs Du Passé 1. Données géographiques et humaines Une beauté sauvage dans la diversité des paysages Située au sud-est du Massif Central, la HAUTE-LOIRE occupe, de 800 à 1.000 mètres d’altitude, un vaste plateau surmonté par des montagnes et entaillé par les vallées de l’Allier et de la Loire. Son altitude moyenne, qui est celle des deux tiers de son territoire, en font un des départements "les plus hauts" de France. Mais en superficie, avec près de 5.000 km², elle se situe en-dessous de la moyenne nationale. Ce plateau vert, tantôt boisé, tantôt en prairies, est coupé par des bassins d’effondrement accueillant des plaines alluviales et des gorges percées dans les roches cristallines. Avec 3.500 km de cours d’eau, la HAUTE-LOIRE dispose d’un réseau hydrographique important, mais non navigable. Un climat rigoureux et contrasté Les hivers sont habituellement froids et enneigés, les printemps tardifs et souvent pluvieux. Les étés sont chauds et les automnes humides. Le temps peut changer rapidement, avec des écarts de températures importants. Une température moyenne de 9,1° C et des précipitations d’en moyenne 709 mm par an reflètent le caractère semi-continental du climat. Une démographie stable Avec une population de 229 484 habitants au recensement de 2011, et bien qu’en augmentation constante notamment à l’est du département, la HAUTE-LOIRE n’est pas très peuplée. Elle est néanmoins à l’abri d’un risque général de désertification. En effet, depuis les années 1990, sa population est en augmentation continue, après avoir décliné de presque un tiers depuis le début du siècle dernier. La HAUTE-LOIRE est à ce titre le département auvergnat dont l’attractivité démographique est la plus importante de la région. Ces bons résultats se concentrent essentiellement sur l’Est du département et le bassin du PUY-EN-VELAY. Près de 1/5 de la population du département est concentré dans l’agglomération du PUY-EN-VELAY dont la densité est de 45 habitants par km². La densité de la population active agricole est plus du double de la moyenne nationale et, compte tenu de la taille moyenne des exploitations (38 ha), le risque du développement des friches est encore aujourd’hui théorique, sauf dans quelques rares cantons. 2. Le poids du monde rural L’ agriculture de la Haute-Loire est pour l’essentiel une agriculture de montagne. Un quart de sa population est agricole et quatre exploitants sur cinq produisent du lait. Les exploitations sont d’une taille inférieure à la moyenne nationale et l’impact des quotas laitiers a donc été particulièrement ressenti. Les possibilités de diversification sont appliquées. Un pays d’élevage En HAUTE-LOIRE, 95% du chiffre d’affaires agricole est réalisé par les productions animales : la production laitière à elle seule en assure plus de la moitié. L’essor de la production laitière est un phénomène relativement récent, entravé, depuis 1984, par l’application au niveau européen des quotas laitiers. Les quotas par exploitation sont souvent trop faibles pour assurer un revenu suffisant à l’agriculteur, d’où la nécessité de diversifier la production. Les limites à la diversification Compte tenu de l’altitude et du climat, les possibilités de reconversion des exploitations sont assez limitées et la diversification n’est qu’un complément de revenu à l’activité originelle. En matière d’élevage, le principal axe de diversification est constitué par la production de viande bovine, suivie de la production porcine et ovine. S’y ajoutent, depuis peu, celles des lapins et pigeons, le gavage de canards et d’oies et la production de miel. La culture des petits fruits et la cueillette traditionnelle de plantes médicinales, dans certaines zones, commencent à se développer. Elles sont toutefois limitées par l’important besoin de main d’œuvre saisonnière. La principale piste de diversification est le "tourisme vert", avec ses formules habituelles : le camping à la ferme, les chambres d’hôtes, les gîtes ruraux. Pôles d’excellence rurale En 2006, la mise en place de pôles d’excellence rurale donne une nouvelle impulsion aux actions engagées en faveur des territoires ruraux : promotion des richesse naturelles, culturelles et touristiques, valorisation et gestion des bio-ressources, offre de services et accueil de nouvelles populations et excellence technologique pour des productions industrielles, agricoles, artisanales et de services localisées. Le fragile équilibre du monde rural Plus de la moitié des chefs d’exploitation atteindront l’âge de la retraite dans les prochaines années. L’installation de jeunes agriculteurs a été bloquée par le manque de références en production laitière. Depuis novembre 1987, un plan départemental renforce le dispositif national favorisant le départ à la retraite d’agriculteurs âgés. Il a permis de récupérer des références et de reprendre l’installation des jeunes au rythme d’une centaine par an. Mais si un mouvement d’installations nouvelles se maintient, il ne suffira probablement pas à assurer la survie de toutes les communes. Des regroupements seront sans doute nécessaires, pour maintenir la rentabilité des circuits de ramassage de lait et l’existence de certains services publics et privés. Cependant la HAUTE-LOIRE dispose de plusieurs atouts en matière agricole. Son cheptel, d’un niveau sanitaire médiocre jadis, est aujourd’hui de bonne qualité. Le département dispose d’un réseau étendu d’enseignement agricole, avec un large choix de spécialisation et devrait continuer à bénéficier d’aides nationales et européennes. Et surtout, la HAUTE-LOIRE commence à intégrer la nécessité de la maîtrise de la production laitière : ses producteurs apprennent à compléter leurs revenus par des activités complémentaires diverses. La forêt couvre un bon tiers du département et son morcellement en ralenti l’exploitation ; mais dans les prochaines décennies, mieux mise en valeur, elle apportera son concours à la stabilisation de la HAUTE-LOIRE rurale.
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